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Mon exutoire ou le journal d'un expat' dans une entreprise japonaise
18 octobre 2013

Jour 6 (bis)

Comme mentionné dans mon article précédent, je ne me suis pas senti très bien toute la journée du jeudi : début de fièvre, frissons, douleurs musculaires… Il est certain que j’ai pris froid lors de cette soirée et nuit de travail en plein typhon ! En somme, j’ai gardé les pieds mouillés de 19h à 7h30 du matin, et j’ai détruit une de mes paires de chaussures en cuir. Et ce pour quoi ? Pour que l’entreprise qui m’exploite s’enrichisse un peu plus. Je me souviendrai toute ma vie de cette nuit de travail, à charger sous cette pluie battante des cartons et autre mobilier à ne plus finir. Apparemment, le typhon de cette nuit-là était le plus puissant que le Japon ait connu en 10 ans. Selon les informations, il aura causé la mort de plus de 15 personnes et la disparition de nombreux individus dans la région de Tokyo, en raison des nombreux glissements de terrain.

Ce jeudi-là, j’ai souffert en silence, mais avec le sourire (comme un vrai japonais). Je ne compte cependant plus les fois où je m’isole dans les commodités car j’ai envie de pleurer et d’évacuer cette négativité qui réside en moi. J’ai tellement envie de leur dire ce que je pense d’eux et de l’entreprise. Je pense que c’est ça le plus dur dans cette histoire : c’est de conserver en moi toute cette nervosité et cette haine malsaines. Je déteste cette entreprise, je déteste les locaux, je déteste mes supérieurs, je déteste le travail qu’on me donne à faire, je déteste le fait que chacun de mes gestes soit épié, je déteste TOUT ! C’est vraiment dur de prendre sur soi, de ne pas extérioriser ses sentiments devant les autres, de ne pas pouvoir s’exprimer lorsqu’on n’est pas d’accord. Si être un employé model dans une entreprise japonaise, c’est devenir ce genre de robot qui exécute bêtement ce qu’on lui dit de faire, sans jamais partager son point de vue et ses ressentis, alors je n’ai pas les qualifications pour le poste. Je préfère honnêtement gagner moins d’argent, mais être heureux. Enfin, on ne peut pas dire que cette entreprise me paie bien, vu les heures que je passe à mon bureau. Je suis sûr que je ferai un très bon vendeur dans une boutique de vêtements ! Rien que cette idée me donne le sourire !

J’oubliais : je déteste la Responsable Presse et Relations publiques. Elle a seulement 26 ans, est haute comme trois pommes, se trouve à un échelon au-dessus de moi dans la hiérarchie de l’entreprise, et se prend pour une reine. Elle me parle toujours comme si je n’étais qu’un bouffon qui ne comprend rien, et prend un plaisir jouissif à me donner des directives. J’attends avec impatience vendredi 25 octobre. Je pourrais enfin lui dire ce que je pense réellement d’elle. Ah oui, je ne vous l’ai pas dit, j’ai pris la décision de démissionner ce jour-là. Je me demande s’ils vont essayer de me retenir ou bien tout simplement me laisser partir. J’imagine ma très chère collègue que je déteste me dire « why are you leaving? » et moi lui rétorquer « are you FUCKING kidding me??!!, BITCH ! ». Vous vous demandez peut-être pourquoi je décide de démissionner vendredi prochain et non pas dès maintenant. La raison est toute simple : le 25 de chaque mois est le jour de paie. Ce jour -là sera aussi le jour de ma libération. Qu’on prépare le Champagne !

 

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Commentaires
F
Tu as raison la santé avant le reste! Bon courage
L
Bah dis donc tu as d autres pistes de taf???
Mon exutoire ou le journal d'un expat' dans une entreprise japonaise
  • C'est le 9 octobre 2013 que j'ai intégré l'entreprise japonaise de mode "GLAMOUROUS" implantée à Tokyo. J'occupe le poste d'International sales Assistant. C'est également lors de cette même journée que j'ai décidé de tenir mon premier blog...
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