Jour 11

Nous sommes jeudi 24 octobre. Plus que demain, et je n’aurai enfin plus à faire le pitre derrière mes bocaux de bonbons !

Aujourd’hui, j’ai passé une bonne journée, ce qui fait plaisir à écrire ! Les visiteurs étaient sympas, mes collègues aussi. Beaucoup sont venus me parler. Malgré les difficultés de communication liées à la langue, nous avons réussi à échanger. Nous avons même ri ! Je sens que mon japonais s’améliore de jour en jour, ce qui me réjouit !

La première fois que j’ai rencontré ma Directrice, c’était le 26 septembre, lors du salon professionnel de mode Tranoi à Paris. Ce jour-là, elle m’a dit la chose suivante : « in Japan, we always think about the way we can improve things ». J’ai en effet pu observer, depuis que je vis au Japon, et particulièrement dans la nouvelle entreprise où je travaille, que les Japonais étaient des experts. Ils essaient sans cesse d’améliorer les choses qui les entourent. Depuis que je côtoie quotidiennement des Japonais, je deviens moi-même un peu comme eux! Derrière mes bocaux de bonbons, je regarde devant moi, à gauche puis à droite, et je cherche quelque chose à améliorer. J’ai finalement compris qu’il ne s’agissait en fait pas d’améliorer les choses qui nous entourent, même si ces dernières sont déjà parfaites, mais de faire en sorte que les gens autour de nous nous voient en train d’essayer. Je suis devenu un expert en la matière. Je dépoussière mon plan de travail qui est propre, juste histoire qu’il soit encore plus propre. Je déplace mes bocaux de bonbons de 1 millimètre, de ce fait, les gens qui m’observent pensent qu’ils n’étaient pas à la bonne place. Je déplace également des objets pour les remettre finalement à la même place, afin que ceux qui me regardent imagine que j’ai plein de travail et que je suis débordé. C’est tout un art, je vous assure !

Demain, nous serons vendredi 25 octobre. Cette idée me donne le sourire, puisque je serai enfin payé. J’ai décidé de ne pas démissionner pour le moment, et ce pour plusieurs raisons :

-          Je n’aurai plus de revenu si je démissionne, et je devrai quitter rapidement le Japon, vu le coût de la vie ici ;

-          Je n’aurai plus rien à raconter dans mon blog, et par conséquent ma courbe de visites chuterait brutalement ;

-          J’ai envie de toucher au moins un salaire entier avant de quitter le Japon ;

-          J’ai tout de même quelques collègues sympas, et l’idée de les laisser tomber me fait de la peine.

Je vais donc essayer de tenir bon jusqu’à la date que je me suis fixée : le lundi 25 novembre.  Le countdown est donc officiellement lancé : J – 31 avant ma démission.