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Mon exutoire ou le journal d'un expat' dans une entreprise japonaise
31 octobre 2013

Jour 16

Ce matin, une de mes jeunes collègues s'est vivement fait remonter les bretelles par une des responsables. Je ne peux pas trop vous dire ce qu'elle a fait de mal puisque je n’ai pas réussi à comprendre ce que disait sa supérieure. Cependant, vu le ton utilisé par cette dernière, je suppose que c'était assez grave… ou pas d’ailleurs. La « fautive » n'a fait que se lever de sa chaise, acquiescer à chacune des réprimandes d'un bref "hai" (oui, en japonais), puis a fini par s'excuser plusieurs fois. J'observais la dispute du coin de l'œil car je voyais que tous mes autres collègues faisaient semblant de ne pas voir ce qui était en train de se passer. Tous regardaient droit devant eux, soit l'écran de leur ordinateur, dans un silence extrême. Devant la hiérarchie et l’autorité, il n’y a plus de solidarité qui tienne. Je suis vraiment surpris de voir que tous les supérieurs, sans exception, n'hésitent pas à réprimander les petits employés devant leurs collègues sans aucune gêne. La Directrice ne s’était en effet pas gênée avec moi, la semaine dernière. Il me semble qu'en France, cela se passerait dans l'intimité d'un bureau, à l’abri des regards et des oreilles indiscrètes. Encore une des spécificités caractéristiques du monde entrepreneurial japonais, à laquelle je ne pourrai pas m'habituer, je suis certain.

Un peu plus tard dans cette longue journée de travail, on m’a demandé de faire, attention, accrochez-vous, des étoiles en papier ! Et oui, de 14 à 18 heures, je me suis « amusé » à faire du découpage, pliage, collage, agrafage, et assemblage ! Ces étoiles en papier vont être utilisées afin de décorer le flagship store de la marque de mode pour laquelle je travaille, dans le cadre des fêtes de Noël. Dans de nombreux pays, on aurait simplement acheté des étoiles décoratives toutes faites. Elles auraient été certainement aussi jolies, voire magnifiques. Il faut croire que dans la battle des décorations, l’origami japonais l’emporte sur la boule de Noël Made in China. Les Japonais sont-ils chauvins ? Affirmatif, mon cher Watson !

Alors en plein découpage, une de mes collègues me transfère un email concernant le déroulement de cette nuit de travail. Dans cet email, chaque employé s'est vu attribuer des tâches précises. En ce qui me concerne, je vais devoir mettre, dans du plastique à bulles, les éléments de décoration ainsi que la marchandise. Après cela, je serai amené à charger les paquets et le mobilier dans le camion loué pour l’occasion, puis également participer au déchargement de ce dernier, une fois de retour au QG de l'entreprise. Mes supérieurs s’imaginent vraiment que je suis Monsieur Muscles. Vu ma carrure, ils doivent être très myopes. On devrait finir vers 11 heures / minuit si j'ai bien compris. En effet, le Grand Magasin exige que tout soit retiré avant 23 heures précises, puisqu’une autre marque de mode doit, elle aussi, à son tour installer sa propre boutique éphémère. Je sens qu’on va devoir travailler extrêmement vite! La bonne nouvelle est que je ne vais pas finir à 7 heures du matin, comme je le pensais, mais “seulement” vers minuit. La mauvaise nouvelle est que je dois quand même travailler demain, comme si c’était une journée normale de travail. Plus que 3 semaines de labeur, il faut que je tienne le coup: la fin de mon calvaire approche!

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Mon exutoire ou le journal d'un expat' dans une entreprise japonaise
  • C'est le 9 octobre 2013 que j'ai intégré l'entreprise japonaise de mode "GLAMOUROUS" implantée à Tokyo. J'occupe le poste d'International sales Assistant. C'est également lors de cette même journée que j'ai décidé de tenir mon premier blog...
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